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Le COFEB vous informe de la publication sur son site internet, dans la série Documents d'Etude et de Recherche (DER), de l’étude élaborée par Vigninou GAMMADIGBE, Chercheur au COFEB, sur le thème « Incertitude et financement dans la zone UEMOA : les banques rationnent-elles le crédit ? ».

L’étude explore la relation entre l’incertitude et le financement bancaire dans la zone UEMOA, à l'aune des crises économique, financière et sanitaire qui ont secoué le monde ces dernières années. L’incertitude analysée dans l’étude fait référence à un futur sur lequel les agents économiques n’ont pas de maîtrise totale. Elle a été mesurée par un indice proposé par Ahir et al. (2020) qui a été construit à partir des techniques du text mining.

L'analyse s'appuie sur la méthode des projections locales (PL) en panel, implémentée, d’une part, sur les données agrégées des flux de nouveaux crédits accordés dans les huit (8) pays de l’UEMOA et, d’autre part, sur les données individuelles des banques de la zone, respectivement sur les périodes de 2006Q1-2022Q4 et 2010Q1-2022Q4. Cette méthode, semblable à celle d’un modèle à vecteur autorégressif (VAR), offre la possibilité d’obtenir les fonctions de réponses impulsionnelles (FRI) de l’offre de crédit à la suite d’un choc sur l’incertitude, tout en contrôlant les effets des autres déterminants.

Il ressort de l’analyse que sans intervention significative des Autorités monétaires, l’incertitude contribue à ralentir le taux de croissance du financement bancaire dans l’UEMOA. L’impact négatif du choc est d’autant plus élevé que le niveau d’incertitude perdure dans la phase haussière. Ce résultat suggère qu’au-delà des politiques conjoncturelles visant à soutenir l’activité de financement des banques, il est impératif de réduire la durée de la phase ascendante de l’incertitude, en mettant en place les contre-mesures destinées à contenir l’événement initiateur. Contrairement aux particuliers, les entreprises seraient les plus vulnérables à ce ralentissement des financements. Alors que les financements de court terme chutent en période d’incertitude élevée, ceux de moyen et long termes apparaissent plus robustes. En outre, une politique monétaire accommodante contrebalancerait les effets négatifs de l'incertitude sur l’offre de crédit des banques, dans la mesure où, le canal de crédit de la politique monétaire de la BCEAO demeurerait opérationnel en période d'incertitude.

Par ailleurs, l’effet de l’incertitude se propagerait sur un horizon de quatre (4) trimestres après le choc, et ne serait significatif que lorsque le niveau de l'incertitude dépasse un seuil élevé.

En dernier lieu, l'étude a montré que les banques les moins capitalisées et celles de taille réduite sont plus sensibles aux chocs d’incertitude, contrairement aux grandes banques et celles relativement mieux capitalisées. En outre, les banques de l'UEMOA seraient relativement moins sensibles aux chocs d’incertitude après la mise en place des nouvelles exigences prudentielles de Bâle II et III. L'étude suggère à cet égard la mise en place d'une stratégie de renforcement des fonds propres des banques ne respectant pas les normes de capitalisation afin d'accroître leur résilience aux chocs d'incertitude. Pour télécharger le document, veuillez cliquer sur l’icône ci-dessous. Bonne lecture !

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