Conférence-actualité sur le thème « Quelles mutations à venir des métiers et de l’emploi dans la banque et la finance? »
Le Centre Ouest Africain de Formation et d’Etudes Bancaires (COFEB) a organisé, une conférence en ligne, le lundi 6 février 2023, à partir de 15H30, sur le thème « Quelles mutations à venir des métiers et de l’emploi dans la banque et la finance ? ».
Animée par Monsieur Jean-Michel SAHUT, Professeur de finance à l’IDRAC Business School de Lyon en France, cette conférence a enregistré la participation de plus de 732 personnes composées des auditeurs et alumni du COFEB, des agents de la BCEAO, d'universitaires, de représentants de banques centrales partenaires, des banques et établissements financiers et de monnaie électronique ainsi que des systèmes financiers décentralisés.
Monsieur Fernand ABOUTOU, Directeur des Enseignements et des Programmes de Formation, après avoir souhaité la bienvenue aux participants, a présenté le programme ainsi que la biographie du conférencier.
En guise d'ouverture, Monsieur Ousmane SAMBA MAMADOU, Directeur Général du COFEB et modérateur de la conférence, a évoqué les mutations majeures intervenues dans le monde au cours de ces dernières années, liées à l'essor des TIC et à la crise de la COVID-19. Face à cette nouvelle donne, le secteur bancaire et financier a vu émerger de nouveaux acteurs plus compétitifs, notamment les Fintechs et les Etablissements de Monnaie Electronique (EME). Se pose dès lors la question des menaces potentielles de ces nouveaux acteurs sur le secteur bancaire traditionnel.
Intervenant à la suite du mot introductif du Directeur Général du COFEB, le conférencier a structuré son exposé autour de deux points : d'une part, l'analyse de l'existant et, d'autre part, les perspectives et évolutions futures des métiers bancaires.
Abordant le premier point, il a souligné que le paysage bancaire européen est dominé par les grandes banques. Il a souligné que ce secteur a subi l'impact des chocs mondiaux beaucoup plus que ceux d'autres zones, et en dépit de la reprise post-COVID, la rentabilité du secteur demeure en dessous des 10%. Le conférencier a, en outre, relevé une pression accrue sur les banques de détail, du fait des taux d'intérêt assez bas, des coûts supplémentaires engendrés par la mise en œuvre de nouvelles réglementations et la concurrence des fintechs. Abordant la question liée à l'emploi bancaire, il a insisté sur la baisse drastique du nombre d'agences ainsi que d'employés, comparativement aux mêmes types de banques en Amérique. A ce propos, Monsieur SAHUT a mis en exergue les innovations induites par la technologie et/ou la réglementation mais qui dépendent essentiellement du marché et de la concurrence.
Se basant sur la méthode des scénarios, il a affirmé que, quelque soit le scénario adopté, le secteur bancaire sera confronté à d'énormes mutations.
Le conférencier a enfin invité les acteurs à considérer ces scénarios comme des outils d'aide à la gestion afin de discerner, dans le temps, la méthode la mieux adaptée à leur environnement. A cet égard, il a recommandé les actions de formation continue au profit des employés des banques afin de leur permettre d'être polyvalents.
A l'issue de son intervention, les participants ont posé des questions portant essentiellement sur l'impact grandissant des Fintechs sur la pérennité des métiers de la banque. Des réponses appropriées leur ont été apportées.
En termes de conclusion, le Directeur Général du COFEB a souligné que les mutations en cours et à venir dans le secteur bancaire et financier sont irréversibles et nécessaires. A cet égard, il a encouragé les acteurs à envisager désormais le paysage bancaire autour des trois grands acteurs que sont les banques traditionnelles, les Fintechs et les banques centrales. Partant de ce constat, il a invité les acteurs du monde académique et de la recherche à tirer profit de ces échanges pour revoir leurs programmes de formation destinés aux jeunes appelés à relever les défis futurs.